Washington, D.C. – mai 2025 — Une vague d’indignation secoue les milieux juridiques et les défenseurs des droits humains après une série d’opérations menées cette semaine dans plusieurs palais de justice à travers les États-Unis. Selon une enquête publiée par le Washington Post, des agents fédéraux, souvent masqués et en civil, ont procédé à des arrestations d’immigrants directement à l’intérieur des tribunaux d’immigration. Ces personnes, pour la plupart venues volontairement assister à leurs audiences, ont été interceptées sans ménagement.
Cette opération coordonnée intervient dans le cadre d’une nouvelle directive fédérale récemment adoptée par l’administration Trump, visant à accélérer les expulsions en restreignant le recours aux procédures judiciaires classiques. L’objectif affiché : « gagner en efficacité » dans l’application des lois migratoires. Mais pour de nombreux observateurs, cette stratégie marque une rupture grave avec les principes fondamentaux du droit.
« Le tribunal doit rester un lieu de justice, pas un terrain de chasse », déclare Me Ana Ramirez, avocate spécialisée en droit des étrangers à Los Angeles. « Ce type de pratiques installe un climat de terreur chez les personnes déjà vulnérables, et risque de dissuader même les demandeurs d’asile de se présenter à leurs audiences. »
Plusieurs juges ont également exprimé leur malaise face à cette intrusion des forces de l’ordre dans le fonctionnement des institutions judiciaires. En effet, ces arrestations remettent en question le droit à une défense équitable et compromettent l’accès à la justice pour des milliers d’immigrants, parfois engagés dans des démarches de régularisation.
Des groupes de défense des droits civiques, dont l’ACLU et le National Immigration Law Center, dénoncent ce qu’ils considèrent comme un glissement autoritaire. Ils évoquent une « utilisation abusive des outils de l’État contre des cibles faciles », et appellent le Congrès à se saisir d’urgence de la question.
Alors que l’administration Trump continue d’intensifier ses mesures anti-immigration à l’approche de la campagne présidentielle, cette nouvelle tactique semble vouloir envoyer un message clair : nulle part, même dans un tribunal, les immigrants ne peuvent se sentir à l’abri.
Mais ce message pourrait se retourner contre ses auteurs. Car ce qui est en jeu ici dépasse la question migratoire : c’est la place du droit dans une démocratie.
Smith PRINVIL