Le 17 mai dernier, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le Comité National de Plaidoyer des Populations Clés en Haïti (CNPPCH) a convié les acteurs de la société civile à une rencontre essentielle à l’hôtel Montana. Le thème international, « Le pouvoir des communautés », a trouvé une résonance toute particulière dans un contexte où les menaces budgétaires pèsent sur la survie même des plus vulnérables.
Charles King, président de l’organisation Housing Works et figure de proue du plaidoyer mondial en santé publique, a livré un message sans ambages : le financement du PEPFAR est en péril, et avec lui, l’accès vital aux traitements pour des milliers de personnes vivant avec le VIH en Haïti. « Sans médicaments, ils mourront », a-t-il averti, rappelant l’urgence d’une mobilisation coordonnée.
Ce cri d’alarme souligne à quel point les acquis des luttes communautaires peuvent être fragiles, dès lors que la solidarité internationale vacille. Dans un pays où la stigmatisation des populations LGBTQ+ demeure forte et où les structures de prise en charge reposent souvent sur des soutiens extérieurs, la réduction de ces fonds menace directement des vies humaines.
Le panel de clôture, animé par Jhony Clergé, a posé la question cruciale : quel avenir pour le mouvement LGBTQ+ en Haïti sans appui structurel ? Johny Lafleur du CNPPCH et Francesca Juliyanah Buteau du CNRCTH ont rappelé que seule une unité d’action, fidèle à l’esprit du thème international, pourra maintenir vivante la flamme du militantisme.
Il est urgent que les voix s’unissent au-delà des cercles militants : leaders d’opinion, professionnels de la santé, médias, partenaires internationaux et surtout les pouvoirs publics doivent agir. L’histoire retiendra que dans l’adversité, certaines communautés ont choisi de s’organiser, de se battre, et de défendre la vie.
Parce que le pouvoir des communautés ne se limite pas à l’indignation, mais se révèle dans leur capacité à construire des réponses durables.
Smith PRINVIL