À 40 ans, alors que d’autres prennent leur retraite ou s’effacent peu à peu des radars du football mondial, Cristiano Ronaldo continue d’écrire l’histoire. Ce week-end, l’attaquant portugais a ajouté une ligne de plus — et pas des moindres — à un palmarès déjà vertigineux, en remportant le 36ᵉ trophée de sa carrière. Ce nouveau sacre avec la Seleção portugaise, auquel il a participé malgré une blessure à l’échauffement, symbolise une fois encore son attachement inébranlable au maillot national et sa rage de vaincre.
« Pour la Seleção, je suis capable de me briser une jambe ! », a-t-il lancé à la fin du match, alors que le Portugal célébrait son triomphe. « Je me suis blessé à l’échauffement mais faut se forcer ! »
Cette déclaration, brute, presque irréelle, résume à elle seule l’état d’esprit d’un joueur qui n’a jamais triché. Même diminué physiquement, CR7 refuse de se soustraire au combat. Sa mentalité, forgée dans les rues de Funchal et perfectionnée sur les plus grandes pelouses du monde, reste intacte : celle d’un homme qui vit pour la compétition, pour la victoire, pour l’excellence.
Le trophée soulevé ce dimanche vient enrichir un palmarès qui défie les lois de la longévité : cinq Ligues des champions, un Euro, une Ligue des Nations, sept championnats, cinq Ballons d’Or et désormais un 36ᵉ titre officiel, toutes compétitions confondues. Une carrière aux allures de légende, que certains pensaient en déclin depuis son départ des grands clubs européens. Il prouve aujourd’hui que la flamme brûle toujours.
Cristiano Ronaldo entretient une relation quasi fusionnelle avec sa sélection. Depuis ses débuts en 2003, il est devenu le capitaine emblématique, le leader naturel, celui autour de qui toute une génération s’est construite. En 2016, il soulevait l’Euro malgré une sortie prématurée sur blessure en finale. En 2025, il récidive, blessé avant même le coup d’envoi, mais présent, incontournable, nécessaire. Son attitude, son dévouement et son influence dans le vestiaire font de lui bien plus qu’un simple joueur : il est le moteur émotionnel de la Seleção, celui dont la seule présence transcende ses coéquipiers.
Avec ce nouveau titre, Cristiano Ronaldo envoie un message clair : il n’a pas dit son dernier mot. Dans une époque où la performance physique atteint ses limites plus tôt, il défie la courbe naturelle du temps avec une hygiène de vie d’élite, une discipline rare et une ambition inextinguible. Le joueur d’Al-Nassr, souvent critiqué pour avoir quitté l’Europe, continue de performer au plus haut niveau en sélection, rappelant à tous que sa motivation ne réside pas dans la visibilité, mais dans l’impact. Et l’impact, il le prouve une fois encore, est total.
En remportant ce 36ᵉ trophée, Cristiano Ronaldo ne fait pas que prolonger son mythe. Il s’assoit un peu plus confortablement dans le panthéon du sport mondial. Peu de figures, tous sports confondus, peuvent se targuer d’une telle longévité au sommet. Sa carrière n’est plus une suite de saisons, mais une fresque, un monument.
Alors que le football s’interroge déjà sur l’après-Ronaldo, l’homme, lui, continue d’avancer, inlassablement, avec un objectif clair : marquer l’histoire, jusqu’au dernier souffle.
Smith PRINVIL