Haïti et le Plan de Gouvernance Bicéphale : une solution réaliste ou un défi politique majeur ?

Nous sommes à un point de bascule. L’échec du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) n’est plus à démontrer : en un an, il a confirmé ce que redoutaient les plus lucides — une structure sans vision, sans légitimité, incapable de restaurer l’autorité de l’État ni de répondre aux urgences fondamentales du peuple haïtien.

Mais de ce vide émerge une voix collective, citoyenne, souveraine : un Plan de Gouvernance Bicéphale, porté par une alliance inédite entre jeunes leaders, forces vives locales, penseurs engagés et membres de la diaspora. Ce n’est pas un manifeste de plus, c’est une architecture de sortie de crise, rigoureusement pensée, démocratiquement ancrée et stratégiquement viable.

Le projet repose sur un principe fondamental : 18 mois de transition non renouvelables, gouvernés par un exécutif bicéphale — un président et un premier ministre — choisis par le peuple réel, celui des quartiers, des campagnes, des universités, des exils volontaires et forcés. Ce n’est ni une cohabitation de façade ni une formule improvisée : c’est une reprise en main nationale, assumée, éthique et inclusive.

Cette proposition dérange ? C’est normal. Elle renverse les logiques de cooptation. Elle rejette toute tutelle étrangère. Elle exige des comptes. Elle nomme les responsabilités. Elle réhabilite la dignité.

Il ne s’agit plus de gérer le chaos, mais d’y mettre fin. Il ne s’agit plus de négocier le pouvoir dans les salons, mais de le rendre au peuple. Il ne s’agit plus de survivre à la transition, mais de la transformer en levier d’émancipation collective.

Le moment est venu de choisir entre deux chemins : celui de la continuité complice du désordre, ou celui d’une transition fondée sur la justice, la souveraineté et la participation populaire. Nous avons trop longtemps subi. Il est temps d’imposer notre propre tempo.

 

Smith PRINVIL

Apwopo Emmnanuel Hubert

Ou ka gade tou

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