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L’image aurait dû être forte. Celle d’un gouvernement soudé, rassemblé autour du bicolore national, célébrant avec dignité le 222e anniversaire de ce symbole forgé dans la lutte et le sang des ancêtres. Au lieu de cela, une absence remarquée a semé le trouble au Cap-Haïtien, lieu sacré de cette commémoration : celle de la ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique, Niola Lynn Sarah Dévalis Octavius.
Désignée coordinatrice nationale des festivités du 18 mai, c’est elle qui avait annoncé, lors d’une conférence de presse tenue à la Primature, un budget colossal de 400 millions de gourdes pour garantir l’éclat de la fête. Mais au lieu de flambeaux, de cortèges structurés ou d’un élan populaire à la mesure de cette enveloppe, c’est l’incompréhension qui a illuminé les esprits. Où est passé l’argent ? Où est passée la ministre ?
Le jour J, aucune apparition. Ni discours, ni protocole, ni même un mot d’excuse. La grande absente du 18 mai est restée silencieuse pendant que le Ministre de l’Éducation nationale, lui, tenait sa place sur l’estrade. Ce silence, plus assourdissant que n’importe quelle fanfare, a immédiatement donné lieu à une série de spéculations. Que s’est-il passé ? Une mésentente interne ? Une crise personnelle ? Un sabotage politique ? Ou tout simplement, une fuite de responsabilité ?
La Primature n’a pas tardé à réagir. Selon des sources officielles, la ministre Octavius a été convoquée en urgence pour fournir des explications sur cette défection injustifiée, qui entache la solennité d’un moment national fort et remet en question la gestion des fonds publics.
Plus qu’une simple absence, il s’agit ici d’un symptôme inquiétant de la légèreté avec laquelle certains hauts responsables traitent les engagements d’État. Et à travers cette affaire, ce n’est pas seulement une personne qui est interpellée, mais une forme de gouvernance qui semble considérer la transparence et la redevabilité comme accessoires.
Le drapeau, pourtant, n’est pas un détail. Il est l’âme d’une nation. Quand ceux qui sont chargés de le célébrer s’illustrent par leur dérobade, il y a urgence à poser les vraies questions : Qui rendra compte ? Et à qui ?
