Gauchers et droitiers : quelles différences ?

Ils vivent dans un monde où tout est à l’envers. Pourquoi naissent-ils gauchers ? Quels sont leurs talents ? Les chercheurs en neurosciences, en anthropologie et en psychologie nous aident à y voir plus clair.

L’explication se trouve dans le cerveau. A première vue, il présente deux hémisphères symétriques. Mais en y regardant de plus près, on constate que certaines fonctions cérébrales sont commandées par un hémisphère, et non par l’autre. On parle d’asymétrie, ou de latéralisation cérébrale.

La motricité et le langage sont deux des fonctions les plus latéralisées chez l’homme. C’est-à-dire que l’un des deux hémisphères cérébraux prend plus en charge que l’autre le mouvement ou la parole. On le décrit comme « l’hémisphère dominant » pour cette fonction.

Revenons à notre préférence manuelle. Nous savons que la main dominante est contrôlée par l’hémisphère opposé. L’hémisphère dominant pour la motricité de la main sera donc le gauche pour les droitiers, et le droit pour les gauchers. Mais la réalité n’est pas aussi catégorique :

Les personnes ambidextres, aussi habiles d’une main que de l’autre, présentent un cerveau partiellement ou pas du tout latéralisé pour la motricité de la main. Les deux hémisphères participent au mouvement.
De même, on parle de latéralité croisée quand le côté dominant pour la main est différent du côté dominant pour l’œil ou pour le pied.

Pour certains chercheurs (en anglais), il n’existe d’ailleurs pas de « gauchers » ni de « droitiers » au sens strict. Pour une action manuelle précise (se brosser les dents, lancer une balle…), chacun montre une préférence pour l’utilisation d’une main, qui n’est pas toujours la même.

Etre plus habile de sa main gauche que de sa main droite : est-ce écrit dans nos gènes ? En tous cas, l’enfant de deux parents gauchers a une probabilité presque 3 plus élevée de l’être à son tour. Avec des parents droitiers, il n’a plus qu’une chance sur 10 d’être gaucher1.

Cela veut-il forcément dire que la préférence manuelle est héréditaire ? Non, car les chiens ne font pas des chats. L’enfant apprend par mimétisme, en reproduisant les gestes et les comportements de son entourage. On peut penser que si les parents utilisent préférentiellement leur main gauche dans les actes du quotidien, leur enfant les imitera. Est-ce pour cette raison que l’on a plus de chances d’être gaucher si notre mère l’est, que si c’est notre père ?

Pour déterminer la part de l’innée et de l’acquis, une solution consiste à étudier la préférence manuelle des vrais et faux jumeaux. Elevés ensembles, les vrais jumeaux ont un patrimoine génétique identique, contrairement aux faux jumeaux.

Une étude a montré que les vrais jumeaux avaient une probabilité significativement plus élevée d’avoir la même main dominante que les faux jumeaux2. Cet élément suggère que les gènes jouent un rôle dans la latéralité. De là à déterminer un gène ou un modèle génétique en particulier, il y a une zone d’ombre que les chercheurs n’arrivent pas à éclaircir.

Face à ces difficultés, une équipe de recherche a émis l’hypothèse que la latéralité pourrait s’expliquer de 10 à 20 % par des facteurs génétiques, et de 80 à 90 % par des facteurs environnementaux3. D’autres études pointent du doigt une série de plusieurs gènes qui influenceraient la latéralité. De plus amples recherches sont nécessaires pour identifier ces gènes avec précision.

©passeport santé

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