Venezuela: la Maison Blanche confirme avoir frappé à deux reprises un même bateau soupçonné de narcotrafic

Aux États-Unis, les opérations militaires américaines au large du Venezuela suscitent une polémique croissante. En cause : deux frappes menées début septembre sur un même bateau suspecté de narcotrafic dans la mer des Caraïbes, qui avait tué onze personnes. Pendant que les élus républicains et démocrates s’unissent pour enquêter sur la légalité de ces frappes, la Maison Blanche, elle, tente de décharger le chef du Pentagone, identifié comme responsable par les médias américains.

Selon le Washington post, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth aurait donné les ordres du début à la fin de l’opération : à savoir « tuer tous » les occupants du bateau suspecté de transporter de la drogue dans les Caraïbes. Y compris les deux survivants de la première frappe qui s’accrochaient au navire en flammes.

Dimanche, Donald Trump a défendu son ministre : « Il n’a pas dit ça, et je le crois ». Le Pentagone a démenti les informations du quotidien américain. Mais la Maison Blanche a confirmé lundi que le ministre avait donné son feu vert à l’amiral Frank Bradley. Le commandant des opérations spéciales « a agi dans le cadre de ses fonctions et conformément à la loi régissant l’engagement militaire afin de garantir la destruction du bateau », a déclaré la porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt.

« Je soutiens Bradley et les décisions qu’il a prises au combat, lors de la mission du 2 septembre et toutes les autres depuis », a renchéri Pete Hegseth sur X, saluant « un héros américain, un vrai professionnel ».

Le Congrès américain enquête sur un possible crime de guerre

Dans les rangs républicains, on dénonce cette responsabilité rejetée sur l’amiral alors que Pete Hegseth avait ordonné d’une manière générale de ne laisser aucun survivant lors de telles attaques. Beaucoup, y compris dans la majorité, refusaient que soit jeté en pâture un soldat d’élite, ex-membre des prestigieux Navy Seal, les forces spéciales de la marine américaine, un combattant qui avait fait partie des premiers à débarquer en Afghanistan après les attentats du 11-Septembre 2001.

Pete Hegseth soutient que l’offensive contre les bateaux de suspects en mer des Caraïbes et dans l’océan Pacifique était « conforme au droit des conflits armés et approuvée par les meilleurs juristes ». Mais la double frappe du 2 septembre semble enfreindre le manuel du Pentagone sur le droit de la guerre, disposant que « les ordres de tirer sur les naufragés seraient clairement illégaux ».

Le Congrès américain, lui, enquête pour déterminer si cette seconde frappe est un crime de guerre. Depuis les premières attaques américaines contre des embarcations dites de narcotrafiquants dans les Caraïbes, l’administration Trump n’a fourni aucune preuve de ses accusations. Donald Trump, pour sa part, a réuni son Conseil de sécurité nationale lundi sans que rien n’en filtre, après avoir évoqué jeudi la possibilité, « très bientôt », d’opérations terrestres sur des « trafiquants ».

 

,©Rfi

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