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Atik Ki Lye
Dans un contexte national marqué par une insécurité croissante, l’événement organisé à Jacmel par l’organisation Femmes Et Actions à l’occasion de la Journée nationale de l’enfant en Haïti, le 8 juin 2025, résonne comme un acte de résistance douce mais ferme. Résistance à l’indifférence, à la peur, et surtout à l’invisibilisation de l’enfance haïtienne dans les débats publics.
Un thème puissant : « Les droits de l’enfant face à l’insécurité ». En choisissant cette thématique, les organisateurs ont placé les enfants non comme simples sujets de protection, mais comme acteurs de leur propre conscience sociale. En les invitant à écrire, chanter, danser et déclamer, ils ont permis à ces jeunes voix de devenir messagères d’une réalité souvent tue.
Madame Miralda Jameau, directrice exécutive de Femmes Et Actions, a souligné avec justesse que les droits de l’enfant ne sont pas des privilèges, mais bien des droits humains fondamentaux : le droit à la sécurité, à l’éducation, à l’alimentation… Ces mots résonnent avec d’autant plus de force que de nombreux enfants en Haïti voient ces droits violés quotidiennement.
Les interventions officielles, notamment celles de Marie Michèle Penn (MCFDF) et de l’inspecteur scolaire Daniel Pierre, ont confirmé l’importance de telles initiatives citoyennes pour renforcer les liens entre les communautés éducatives, les autorités et la société civile. Tous ont salué la qualité des productions des enfants, preuve que le potentiel existe – pour peu qu’il soit nourri.
Le fait que dix écoles aient été impliquées, que cinq aient été primées et que les autres aient tout de même été récompensées, est un signal positif : chaque enfant compte, chaque voix mérite d’être entendue.
Soutenu par des partenaires variés – institutions culturelles, entreprises locales, personnalités du monde éducatif – l’événement traduit aussi un engagement communautaire transversal, essentiel à la résilience locale.
Cet événement de Jacmel est plus qu’une célébration : c’est un appel à la conscience collective. En Haïti, la protection de l’enfance ne peut être reléguée à une journée symbolique. Elle doit devenir un enjeu transversal de toute politique publique et communautaire. Femmes Et Actions, avec cette initiative, montre la voie : en donnant la parole aux enfants, on construit dès aujourd’hui le pays de demain.
Smith PRINVIL
