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Atik Ki Lye
Port-au-Prince, 24 mai 2025– Dans une société profondément ancrée dans des traditions culturelles et religieuses, la masturbation féminine reste un sujet sensible en Haïti. Pourtant, un nombre croissant de femmes revendiquent leur droit à explorer leur corps et à parler ouvertement de cette pratique naturelle et intime. Ce mouvement marque une avancée vers la reconnaissance de la sexualité féminine comme un aspect normal de la vie.
En Haïti, la sexualité féminine est souvent reléguée au silence, jugée immorale ou perçue comme un sujet interdit. Les normes sociales et les discours religieux ont historiquement renforcé l’idée que les femmes ne devraient pas prendre en main leur plaisir personnel. Par conséquent, de nombreuses femmes se retrouvent dans un dilemme entre leurs désirs naturels et les attentes de la société.
« La masturbation féminine est encore vue comme une transgression, surtout dans des milieux très conservateurs. Pourtant, c’est un acte naturel qui permet à une femme de mieux comprendre son corps », explique une militante haïtienne pour les droits des femmes qui préfère rester anonyme.
Pour de nombreuses femmes, la masturbation est bien plus qu’un simple acte physique. C’est une façon de revendiquer leur autonomie corporelle et de briser les chaînes du patriarcat. Elle permet également d’explorer leurs désirs, de réduire le stress et d’améliorer leur bien-être mental.
La docteure Mireille Joseph, gynécologue et éducatrice en santé sexuelle, insiste sur les bienfaits de la masturbation : « La masturbation féminine aide les femmes à se reconnecter avec elles-mêmes, à comprendre leurs zones de confort et leurs limites. Cela contribue aussi à une vie sexuelle plus épanouie. »
Bien que le sujet reste tabou, des initiatives commencent à émerger pour sensibiliser et éduquer. Des associations féminines et des militantes locales organisent des ateliers, des discussions en ligne et des campagnes de sensibilisation pour encourager les femmes à parler de leur sexualité sans honte ni peur de jugement.
Ces conversations ne se limitent pas à la masturbation, mais incluent également des thèmes liés au consentement, à l’éducation sexuelle et à la lutte contre les violences basées sur le genre.
L’éveil des femmes haïtiennes sur ces questions reflète une dynamique plus large qui se déroule dans le monde entier. Partout, des voix s’élèvent pour affirmer que la sexualité féminine ne devrait plus être un sujet honteux ou caché.
En brisant les tabous autour de la masturbation féminine, les femmes haïtiennes affirment leur droit à une vie sexuelle libre et épanouie, contribuant ainsi à la lutte pour l’égalité des genres et l’émancipation des femmes.
