Têtes baissées, torses nus, mains sur la nuque et tatouages à la vue de tous. Blottis les uns contre les autres, les détenus d’une prison de l’ouest de l’Équateur, où la violence est endémique, attendent la fin d’une nouvelle inspection menée par des agents en uniforme à la recherche d’armes et de stupéfiants.
« Qui est responsable ? C’est la dernière fois que je les fais sortir et je ne veux pas le faire à la dure », menace un policier encagoulé en interrogeant les détenus lors d’une opération de quelque 700 policiers et militaires à laquelle l’AFP a pu exceptionnellement assister mercredi.
Les prisonniers vêtus d’un uniforme orange sortent au pas de course de leurs cellules et s’assoient dans la cour de la prison El Rodeo, dans la ville de Portoviejo, capitale de la province de Manabi (ouest).
« Je suis le diable »
Depuis mardi, la police et les forces armées ont lancé une vaste opération dans toute la province pour montrer leur détermination à lutter contre le crime organisé, dont les attaques se sont intensifiées dans des villes comme Manta, où des hommes armés ont ouvert le feu dimanche lors d’un spectacle de cirque, tuant trois personnes, dont un parlementaire et influenceur local.
Tout cela alors que l’état d’urgence décrété en début d’année par le président Daniel Noboa reste en vigueur dans sept des 24 provinces du pays, dont Manabi.
Crédit:la presse.Ca