Dans un tournant décisif pour la gouvernance mondiale de la santé, les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont adopté aujourd’hui à Genève un Accord international sur les pandémies. Cet engagement, forgé dans les séquelles encore brûlantes du COVID-19, vise à mieux préparer la planète aux futures menaces sanitaires globales. Parmi les signataires : Haïti.
Malgré une crise multidimensionnelle qui affaiblit ses institutions et son système de santé, Haïti a pris part à ce moment historique. C’est le ministre de la Santé Publique et de la Population, Dr Bertrand Sinal, qui a représenté le pays à la 77e Assemblée mondiale de la Santé, affirmant la volonté de la République d’intégrer activement les mécanismes de solidarité et de réponse rapide face aux pandémies.
L’Accord sur les Pandémies – fruit de deux années de négociations intenses – impose une série d’engagements : transparence dans la surveillance épidémiologique, partage équitable des ressources médicales, accès aux vaccins et financements² accrus pour les systèmes de santé. Il crée un précédent : plus aucun pays ne devrait faire face seul à une crise sanitaire d’envergure.
Pour Haïti, la ratification de cet accord est plus qu’un geste diplomatique. C’est une opportunité de bénéficier d’un appui technique et financier pour renforcer une structure sanitaire trop souvent débordée par les épidémies – choléra, dengue, COVID-19, etc. Dans les couloirs de l’OMS, la délégation haïtienne a insisté sur la nécessité d’un accès équitable aux ressources, soulignant que la résilience sanitaire des pays dits « fragiles » est indissociable de la sécurité sanitaire mondiale.
La participation d’Haïti envoie un message clair : même dans l’adversité, la voix du pays compte dans les grandes décisions internationales. Elle témoigne aussi d’un effort, parfois discret mais réel, de repositionnement de la diplomatie haïtienne sur les grands dossiers globaux – santé, climat, coopération.
Reste à voir si les engagements de Genève se traduiront en actions concrètes. Mais en ce jour symbolique, Haïti a choisi de faire partie du changement.
Smith PRINVIL
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