Au-delà de la voix posée et rigoureuse qu’elle incarne à travers les ondes de VOA Kreyol, Matiado Vilmé est une conscience vivante du journalisme haïtien. Une plume lucide, une présence forte, une femme debout dans un pays qui ploie. Aujourd’hui, cette voix risque de s’éteindre. Et si nous restons silencieux, c’est un peu plus que la vie d’une journaliste que nous laisserons sombrer : c’est une part de notre propre dignité collective.
Depuis près de deux ans, Matiado Vilmé mène un combat acharné contre un cancer du côlon. En juillet 2024, une intervention chirurgicale avait redonné espoir. Mais le répit fut de courte durée. Malgré un suivi rigoureux, malgré toutes les séances de chimiothérapie prescrites, la maladie a repris du terrain. Elle attaque aujourd’hui ses os. Le constat médical est sans détour : une radiothérapie spécialisée est indispensable, en urgence, pour stopper la propagation du cancer.
Mais cette radiothérapie, essentielle à sa survie, n’existe pas en Haïti. Voilà une autre condamnation : celle d’un pays incapable d’offrir à ses enfants les soins vitaux. Une fois encore, ceux qui n’ont ni fortune ni passeport diplomatique se retrouvent au bord du gouffre, abandonnés par un système sanitaire défaillant et une communauté internationale qui détourne les yeux.
Matiado a 35 ans. Elle continue à informer, à questionner, à raconter Haïti avec cette rigueur qui la distingue. Elle travaille encore, malgré la douleur. Malgré l’urgence. Et aujourd’hui, elle nous dit ceci : « Votre contribution, si modeste soit-elle, peut faire la différence. »
Ce n’est pas un simple appel à l’aide. C’est un cri du cœur, une demande de vie. Une interpellation à notre humanité. Car sauver Matiado, ce n’est pas seulement sauver une femme journaliste, c’est honorer ce que représente son combat : le courage, la vérité, la liberté de la presse, la dignité dans la douleur.
Le moment est venu de répondre présents. D’ouvrir nos cœurs, nos réseaux, nos ressources. De dire non à l’indifférence. Oui à la vie. Oui à la solidarité.
Que chacun donne ce qu’il peut. Que chaque média relaie cet appel. Que chaque citoyen fasse sa part.
Matiado Vilmé, c’est l’une des nôtres. Ne la laissons pas tomber.
Smith PRINVIL