Principaux faits
Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez la femme dans le monde, avec environ 660 000 nouveaux cas et 350 000 décès liés à cette maladie en 2022.
Les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus et la mortalité qui lui est imputable sont plus élevés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette situation témoigne de graves inégalités qui s’expliquent par un accès insuffisant aux services nationaux de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus, ainsi que par des déterminants sociaux et économiques.
Le cancer du col de l’utérus est causé par une infection persistante par le virus du papillome humain (HPV). Les femmes vivant avec le VIH ont six fois plus de risques de développer un cancer du col de l’utérus que les autres.
La vaccination prophylactique contre le HPV, de même que le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses, constituent des stratégies efficaces et bon marché pour prévenir le cancer du col de l’utérus.
Le cancer du col de l’utérus peut être guéri s’il est diagnostiqué à un stade précoce et traité rapidement.
Partout dans le monde, les pays s’attèlent à aboutir plus rapidement à l’élimination du cancer du col de l’utérus dans les prochaines décennies et sont convenus d’un ensemble de trois objectifs à atteindre d’ici 2030.
Aperçu
À l’échelle mondiale, le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez la femme, avec 660 000 nouveaux cas en 2022. Toujours en 2022, plus de 94 % des 350 000 décès dus au cancer du col de l’utérus sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les taux d’incidence de cancer du col de l’utérus et de mortalité due à ce type de cancer sont les plus élevés en Afrique subsaharienne, en Amérique centrale et en Asie du Sud-Est. Les différences régionales en ce qui concerne la charge du cancer du col de l’utérus sont dues aux inégalités en matière d’accès aux services de vaccination, de dépistage et de traitement, à des facteurs de risque, y compris la prévalence du VIH, et à des déterminants sociaux et économiques comme le sexe, les préjugés sexistes et la pauvreté. Les femmes vivant avec le VIH sont six fois plus susceptibles d’avoir un cancer du col de l’utérus que la population générale et on estime que 5 % de tous les cas de cancer du col de l’utérus sont attribuables au VIH (1). Le cancer du col de l’utérus touche de manière disproportionnée les femmes plus jeunes et il en résulte que 20 % des enfants qui perdent leur mère à cause d’un cancer le doivent à un cancer du col de l’utérus (2).
Causes
Le virus du papillome humain (HPV) est une infection sexuellement transmissible courante qui peut toucher la peau, la région génitale et la gorge. La quasi-totalité des personnes sexuellement actives seront infectées à un moment de leur vie, le plus souvent sans présenter de symptômes. Dans la plupart des cas, le système immunitaire élimine le virus de l’organisme. L’infection persistante par le HPV présentant un risque élevé peut entraîner des anomalies cellulaires qui se transforment en cancer.
Si elle n’est pas traitée, l’infection persistante du col de l’utérus (la partie inférieure de l’utérus, qui s’ouvre dans le vagin – également appelée filière pelvigénitale) par le HPV est à l’origine de 95 % des cancers du col de l’utérus. En règle générale, il faut de 15 à 20 ans pour que les anomalies cellulaires deviennent cancéreuses, mais chez les femmes dont le système immunitaire est affaibli, notamment dans le cas d’un VIH non traité, ce processus peut être plus rapide et prendre de 5 à 10 ans. Parmi les facteurs de risque d’une évolution vers un cancer figurent le niveau d’oncogénicité du type de HPV, l’immunité, la présence d’autres infections sexuellement transmissibles, le nombre de naissances, un jeune âge au moment de la première grossesse, l’utilisation de contraceptifs hormonaux et le tabagisme.
Prévention
La sensibilisation du public et l’accès à l’information et aux services sont essentiels à la lutte contre l’infection tout au long de la vie.
La vaccination entre 9 et 14 ans est une façon très efficace de prévenir l’infection à HPV, le cancer du col de l’utérus et d’autres cancers qui lui sont imputables.
Le dépistage à partir de 30 ans pour la population générale (25 ans chez les femmes vivant avec le VIH) permet de détecter les maladies du col de l’utérus dont le traitement prévient également le cancer du col de l’utérus.
Quel que soit l’âge, dès lors que des symptômes se manifestent ou en cas d’inquiétudes, une détection précoce suivie d’un traitement rapide et de qualité peut aider à guérir le cancer du col de l’utérus.
Vaccination contre le HPV et autres mesures de prévention
En 2023, 6 vaccins anti-HPV sont disponibles dans le monde. Tous protègent contre les types 16 et 18 du HPV, à haut risque, responsables de la plupart des cancers du col de l’utérus. Il a été démontré que ces vaccins sont sans danger et efficaces pour prévenir l’infection par le HPV et le cancer du col de l’utérus.
La priorité doit aller à la vaccination contre le HPV de toutes les filles âgées de 9 à 14 ans, avant qu’elles ne soient sexuellement actives. Le vaccin peut être administré en une ou deux doses. Idéalement, les personnes ayant un système immunitaire affaibli devraient recevoir deux ou trois doses. Certains pays ont également choisi de vacciner les garçons afin de réduire davantage la prévalence du HPV dans la communauté et de prévenir les cancers causés par le virus chez les hommes.
Il existe d’autres moyens importants de prévenir l’infection par le HPV, notamment :
ne pas fumer ou arrêter de fumer
utiliser des préservatifs
avoir recours à la circoncision masculine volontaire
Dépistage du cancer du col de l’utérus et traitement des lésions précancéreuses
Les femmes devraient bénéficier d’un dépistage du cancer du col de l’utérus tous les 5 à 10 ans dès l’âge de 30 ans. Les femmes vivant avec le VIH devraient faire un test tous les trois ans à partir de 25 ans. Les lésions précancéreuses provoquent rarement des symptômes, de sorte qu’un dépistage régulier du cancer du col de l’utérus est important, même si vous avez été vaccinée contre le HPV.
L’auto-prélèvement d’un échantillon en vue d’un test de dépistage du HPV, qui peut être un choix privilégié pour les femmes, s’est avéré aussi fiable que le prélèvement par des prestataires de soins de santé.
Après un test positif au HPV (ou toute autre méthode de dépistage), un prestataire de santé peut rechercher la présence d’anomalies au niveau du col de l’utérus (comme des lésions précancéreuses) susceptibles d’entraîner un cancer du col de l’utérus si elles ne sont pas traitées. Le traitement des lésions précancéreuses est un acte simple qui permet de prévenir les cancers du col de l’utérus. Un tel traitement peut être proposé au cours de la même visite (approche dépister et traiter) ou après un deuxième test (approche dépister, trier et traiter), ce qui est particulièrement recommandé pour les femmes vivant avec le VIH.
Le traitement des lésions précancéreuses est rapide et généralement indolore et il n’entraîne que rarement des complications. Les étapes du traitement comprennent la colposcopie (inspection visuelle du col de l’utérus) pour localiser et évaluer la lésion, suivie d’un ou plusieurs des actes suivants :
l’ablation thermique, qui consiste à utiliser une sonde chauffée pour brûler les cellules ;
la cryothérapie, qui consiste à utiliser une sonde froide pour geler les cellules ;
l’excision à l’anse large de la zone de transformation (LEETZ), qui consiste à retirer les tissus anormaux à l’aide d’une boucle de fil métallique chauffée électriquement ; et/ou
la biopsie conique à la lame froide, qui consiste à utiliser un scalpel pour retirer un morceau de tissu en forme de cône.
Détection, diagnostic et traitement précoces du cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus peut être guéri s’il est diagnostiqué et traité à un stade précoce de la maladie. Reconnaître les symptômes et solliciter l’avis d’un médecin pour répondre à toute préoccupation est une étape cruciale. Les femmes devraient s’adresser à un professionnel de la santé si elles remarquent un ou plusieurs des signes suivants :
saignement inhabituel entre les règles, après la ménopause ou après un rapport sexuel
pertes vaginales plus importantes ou malodorantes
symptômes tels que douleur persistante dans le dos, les jambes ou le bassin
perte de poids, fatigue, perte d’appétit
gêne au niveau du vagin
gonflement des jambes
Les évaluations et les examens cliniques visant à confirmer un diagnostic et à déterminer le stade du cancer sont importants et seront généralement suivis d’une orientation vers des services de traitement, comme la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie, ainsi que des soins palliatifs visant à fournir des soins de soutien et à prendre en charge la douleur.
Les procédures de prise en charge pour les traitements des cancers invasifs constituent un outil essentiel à des fins d’orientation et de soutien à chaque étape pour toute personne concernée, du diagnostic à la prise de décision relative au traitement. Des soins de qualité présentent les caractéristiques suivantes :
une équipe pluridisciplinaire assurant le diagnostic et la détermination du stade du cancer (examens histologiques, pathologie, imagerie) avant de décider du traitement ;
des décisions thérapeutiques conformes aux lignes directrices nationales ; et
des interventions appuyées par une prise en charge globale, à la fois psychologique, spirituelle, physique et palliative.
Au fur et à mesure que les pays à revenu faible ou intermédiaire intensifieront le dépistage de la maladie, un plus grand nombre de cas de cancer invasif du col de l’utérus seront détectés, en particulier parmi les populations qui n’avaient auparavant fait l’objet d’aucun dépistage. Par conséquent, il convient de mettre en œuvre des stratégies d’orientation et de prise en charge du cancer parallèlement aux services de prévention.
Action de l’OMS
Tous les pays ont pris l’engagement d’éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique. Selon la stratégie mondiale de l’OMS, l’élimination suppose qu’il n’y ait plus au maximum que 4 nouveaux cas pour 100 000 femmes chaque année. Elle fixe par ailleurs trois objectifs à atteindre d’ici 2030 pour mettre tous les pays sur la voie de l’élimination dans les décennies à venir :
que 90 % des filles soient entièrement vaccinées contre le HPV à l’âge de 15 ans
que 70 % des femmes aient bénéficié d’un dépistage de qualité à 35 et à 45 ans et
que 90 % des femmes atteintes d’une maladie du col de l’utérus reçoivent un traitement
D’après les modélisations, on pourrait éviter un total cumulé de 74 millions de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et 62 millions de décès d’ici à 2120 si l’on atteint cet objectif d’élimination. Explorez le dépôt central de connaissances sur le cancer du col de l’utérus pour obtenir des ressources de l’OMS, des agences partenaires des Nations Unies et d’autres parties prenantes : Home (who.int)
La prévention des lésions précancéreuses et des cancers associés à une infection à HPV est également un élément clé des Stratégies mondiales du secteur de la santé contre le VIH, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles pour la période 2022-2030 adoptées par l’OMS, ainsi que de la résolution WHA74.5 (2021) de l’Assemblée mondiale de la Santé relative à la santé bucco-dentaire et aux mesures pour lutter contre les cancers de la bouche et de la gorge.
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