Un « auto-coup d’État » ?

Le putsch raté de mercredi en Bolivie a-t-il été orchestré par le président lui-même ?

Pourquoi on en parle

Parce qu’une tentative de coup d’État a eu lieu cette semaine en Bolivie, pour destituer le président de gauche Luis Arce, au pouvoir depuis 2020. Les forces militaires ont envahi la place Murillo et enfoncé les portes du palais présidentiel avec un véhicule blindé. La rébellion était menée par le commandant général de l’armée, Juan José Zúñiga, prétendument pour « restructurer la démocratie ».

La rébellion s’est terminée sans effusion de sang à la fin de la journée. Le conspirateur a été arrêté, ainsi que deux présumés complices et une vingtaine d’autres personnes liées au putsch. M. Zúñiga a été appréhendé alors qu’il s’exprimait devant la presse à l’extérieur d’une caserne militaire. Il a été placé en détention provisoire et fait l’objet de poursuites pour « soulèvement armé et terrorisme ».

Une déclaration choc
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait. Avant son arrestation, le général Zúñiga a affirmé que c’était le président Arce lui-même qui lui avait ordonné de procéder à la tentative de coup d’État. « Le président m’a dit : “La situation est très critique. Il faut préparer quelque chose pour augmenter ma popularité” », a déclaré le général.

Cette déclaration choc alimente depuis une frénésie de conjectures sur le putsch raté. Rebondissant sur ces allégations, les sénateurs de l’opposition et les critiques du gouvernement ont notamment qualifié la mutinerie d’« auto-coup d’État » – affirmation vigoureusement démentie vendredi par le gouvernement.

Hypothèse peu probable

Professeur à l’Université de Colombie-Britannique et auteur du livre Challenges to Democracy in the Andes, Maxwell Cameron ne croit pas, lui non plus, aux affirmations du putschiste. « C’est absolument ridicule de prétendre que c’était un auto-coup d’État, pour la simple raison qu’un auto-coup ne débute pas par un soulèvement militaire, mais par le président qui déclare : nous avons atteint une situation intenable, je n’ai pas le choix de fermer le Congrès et de suspendre la Constitution parce que j’ai besoin de ces pouvoirs pour résoudre la crise. Ce n’est pas ce qui s’est passé, à mon avis.

Tout cela ressemble beaucoup à une tentative conventionnelle de coup militaire, tentative par ailleurs très mal préparée. » Pour l’expert, le général souhaitait peut-être prendre les devants, ses jours à la tête de l’armée étant comptés à la suite de déclarations controversées dans les médias.

@la presse.ca

Apwopo Angeline Michel

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