Echojounal Echojounal se jew zòrèy ou
Atik Ki Lye
Dans un pays marqué par l’instabilité politique, les crises sociales, et une défaillance chronique des services publics, il existe pourtant une lumière persistante : le Centre Ambulancier National, connu sous le nom de CAN116. Ce service d’urgence, trop souvent oublié dans les discours officiels, est pourtant l’un des piliers essentiels du droit à la vie de chaque Haïtien.
Les ambulanciers sont les sentinelles silencieuses de notre humanité. En toutes circonstances, qu’il s’agisse d’un accident de la route, d’une catastrophe naturelle, ou d’une urgence médicale, ce sont eux qui répondent présents, qui s’engagent corps et âme pour arracher des vies au bord du précipice.
Pourtant, cette mission sacrée est devenue un combat quotidien. Ces hommes et ces femmes, en blouse blanche ou en tenue d’intervention, sont régulièrement victimes d’agressions, de blocages, et d’entraves qui compromettent leur capacité à sauver des vies. Dans un pays où la violence s’infiltre partout, même les ambulances ne sont plus épargnées.
Cela est inacceptable. Il n’y a rien de plus fondamental que de garantir la libre circulation de ces véhicules de secours. La société haïtienne doit comprendre que chaque minute gagnée par une ambulance, c’est une vie de sauvée, une famille épargnée, un avenir préservé.
Au-delà du simple respect pour leur fonction, il s’agit d’un impératif moral et citoyen : protéger les ambulanciers, c’est protéger la dignité humaine. C’est reconnaître que dans une nation en crise, ils sont le dernier rempart contre la mort qui guette.
Mais cette responsabilité ne peut reposer uniquement sur leurs épaules courageuses. Elle doit être prise en charge par les autorités publiques, qui ont l’obligation de créer des conditions sécuritaires pour les équipes du CAN116. Il faut des lois strictes, une application ferme et une sanction exemplaire contre ceux qui entravent le travail des secours.
Il faut aussi un changement de mentalité collective. Trop souvent, dans un contexte d’urgence, la peur ou la méfiance paralysent les citoyens. Le rôle des ambulanciers doit être valorisé dans l’éducation populaire, dans les médias, dans chaque quartier. Ils ne sont pas des intrus, mais des héros du quotidien.
CAN116, ce n’est pas qu’un numéro d’urgence, c’est un symbole de résistance. Dans un pays en proie au chaos, ce service représente la persistance de la vie, la force de la solidarité et l’espoir malgré tout.
Aujourd’hui, nous lançons un appel solennel :
Soutenons le CAN116, protégeons ses équipes, facilitons leur passage, applaudissons leur dévouement. Car c’est en protégeant ceux qui sauvent que nous sauverons notre pays.
CAN116 — Toutes les urgences, partout, tout le temps.
Parce que chaque vie compte.
Smith PRINVIL
