Haïti : La réforme éducative portée par Sterline Civil, entre espoirs de transformation et obstacles politiques

L’éducation haïtienne est aujourd’hui au centre d’un débat crucial, incarné par la prise de fonction de Sterline Civil à la tête du Fonds national pour l’éducation (FNE) en début d’année 2025. Ce poste stratégique, essentiel pour le développement du pays, place Mme Civil au cœur d’un combat ardu pour moderniser un système éducatif longtemps fragilisé par des crises successives.

Depuis des décennies, Haïti peine à offrir à sa jeunesse un accès équitable et qualitatif à l’éducation. Manque d’infrastructures adaptées, pénurie de ressources pédagogiques, formation insuffisante des enseignants et inégalités socio-économiques forment un cocktail qui perpétue le retard du pays dans ce domaine. À cela s’ajoutent des facteurs externes tels que les catastrophes naturelles répétées et l’instabilité politique chronique, qui perturbent régulièrement la scolarité et la gestion des établissements scolaires.

Face à ces défis, Sterline Civil propose une réforme ambitieuse axée sur plusieurs priorités : renforcer l’inclusion des enfants marginalisés, revaloriser la profession enseignante, améliorer les programmes pédagogiques, et assurer une gestion transparente et efficace du FNE. Cette vision, largement soutenue par la communauté éducative et plusieurs partenaires internationaux, cherche à transformer en profondeur un système figé, pour mieux répondre aux besoins actuels et futurs.

Malgré ces bonnes intentions, la réforme rencontre une forte opposition venant de certains groupes politiques et d’anciens acteurs influents dans le secteur éducatif. Ces opposants dénoncent un prétendu manque de concertation, critiquent la gestion du FNE, et évoquent des discriminations supposées au sein du processus de réforme.

Cette hostilité s’inscrit dans une tradition de politisation du secteur éducatif, où l’éducation est souvent instrumentalisée comme un levier de pouvoir, au détriment des intérêts des élèves et des enseignants. La politisation excessive fragilise le climat de confiance nécessaire à la mise en œuvre des réformes. Elle génère des conflits d’intérêts, ralentit les décisions, et détourne l’attention des véritables priorités éducatives.

Par ailleurs, la diffusion de rumeurs et la désinformation contribuent à polariser davantage le débat, alimentant méfiance et divisions au sein des communautés éducatives. Consciente de ces tensions, Sterline Civil multiplie les appels au dialogue avec tous les acteurs concernés : syndicats, parents d’élèves, collectivités locales, société civile et partenaires étrangers. Son objectif est d’instaurer une gouvernance partagée et transparente, propice à un changement durable.

Cette démarche inclusive est une condition sine qua non pour dépasser les conflits et bâtir une vision commune pour l’éducation en Haïti. La réforme éducative en Haïti est un enjeu national majeur. Elle conditionne non seulement la réussite scolaire de millions d’enfants, mais aussi la capacité du pays à sortir de la crise et à construire un développement stable et durable.

Le succès dépendra de la capacité des différents acteurs à mettre de côté les intérêts partisans au profit du bien commun. Il nécessite également un engagement sincère et respectueux des partenaires internationaux, adaptés aux réalités locales.

L’éducation est un pilier fondamental pour l’avenir d’Haïti. Sterline Civil incarne une opportunité de changement, mais le chemin reste semé d’embûches. Pour que cette réforme soit une réussite, il faudra du courage, de la détermination, et surtout, une volonté collective d’œuvrer ensemble.

Les prochaines années seront décisives pour le destin éducatif d’Haïti et, par extension, pour son avenir tout entier.

Port-au-Prince, 19 juin 2025
Diplomate Jackson AMILCAR

Apwopo Emmnanuel Hubert

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