Force et apparences, fatalité et défi,et si l’obstacle était la société?

Le handicap désigne une restriction dans la capacité d’une personne à interagir avec son environnement, pouvant engendrer des difficultés physiques, sociales ou intellectuelles. Longtemps perçu comme lié uniquement à une déficience individuelle, il est aujourd’hui compris comme le résultat d’obstacles sociaux et environnementaux qui limitent la participation à la vie commune.

Le mot apparaît en français au XIXᵉ siècle, emprunté à l’anglais hand in cap « main dans le chapeau », expression issue d’un système d’échange visant à rétablir l’équité. Le terme s’étend ensuite au sport, où il désigne un désavantage imposé aux meilleurs pour équilibrer les chances.

« Divers schémas d’analyse se sont succédé au fil du temps. ».

** Modèle caritatif, centré sur la pitié et l’assistance .

** Modèle médical, qui réduit le handicap à un problème de santé .

** Modèle social, qui l’analyse comme le produit des barrières créées par la société .

** Modèle fondé sur les droits humains, qui insiste sur l’égalité et l’inclusion.

Depuis les années 1970, les approches sociales dominent. Le handicap est alors perçu non plus comme une simple anomalie corporelle, mais comme un désavantage social né de l’interaction entre une personne et son milieu. Cette vision conduit à préférer l’expression « personne en situation de handicap » plutôt que « handicapé », afin de distinguer l’individu des obstacles qu’il rencontre.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose une classification internationale (CIF) distinguant les fonctions corporelles, les structures anatomiques, l’activité, la participation sociale et les facteurs extérieurs. On identifie ainsi divers types : physiques, sensoriels, intellectuels, psychiques, cognitifs ou multiples.

En Europe, environ 16 % de la population est concernée. La question est traitée principalement sous l’angle de la non-discrimination et de l’égalité des chances, notamment via l’aménagement raisonnable dans l’emploi.Tandis que dans d’autres continents, spécialement dans un pays comme Haïti, le handicap s’exprime surtout par des obstacles matériels comme l’inaccessibilité des espaces publics, le manque d’accès à l’école et aux soins, ainsi que la grande pauvreté. Il se traduit aussi par des préjugés et exclusions sociales, où les personnes concernées, surtout les femmes et les filles, subissent rejet, marginalisation et violences.

Selon le rapport mondial de l’OMS et de la Banque mondiale, environ 650 millions de personnes vivent avec un handicap dans le monde. En incluant leurs proches, près de 2 milliards de personnes sont concernées.

En 2004, l’OMS estimait que sur 6,5 milliards d’habitants, près de 100 millions étaient gravement touchés.

Les personnes handicapées constituent un cinquième des plus démunis dans les pays les moins développés. Près de 98 % des enfants handicapés ne vont pas à l’école, et environ trois enfants des rues sur dix sont concernés.

Les spécialistes s’accordent à dire que le handicap est plus répandu dans les pays en développement, où il est lié à la pauvreté dans un cercle vicieux : la misère aggrave le handicap et le handicap renforce la pauvreté.

Aujourd’hui, le handicap est envisagé dans une dimension plus large ,il recouvre non seulement les atteintes corporelles ou psychiques, mais aussi l’impact du cadre de vie, des conditions sociales et des attitudes collectives.

Widmie Ange Labossiere

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