La chirurgie plastique et la chirurgie esthétique,comprendre les différences et les enjeux.

La chirurgie plastique est une branche chirurgicale qui concerne surtout la peau et les tissus mous (sauf les viscères). Elle vise avant tout la reconstruction mais aussi l’embellissement. Son champ d’action est très large puisqu’elle touche presque toutes les zones du corps, à l’exception du crâne interne, du thorax et de l’abdomen. Elle intervient après des accidents, des infections, des tumeurs, des malformations ou simplement pour corriger une apparence jugée disgracieuse. Ses principaux domaines sont : la chirurgie esthétique, la chirurgie reconstructrice, la chirurgie de la main, la chirurgie craniofaciale, la chirurgie pédiatrique et la chirurgie des brûlés.

Depuis les années 1980-1990, les injections dermatologiques se sont imposées dans le domaine. Avec l’essor des réseaux sociaux et de la culture de l’image, la chirurgie plastique est mieux acceptée. Elle est aussi devenue un sujet médiatique, passant du registre de l’horreur (ex. Les Yeux sans visage, 1960 ; Brazil, 1985) à celui de la transparence (Nip/Tuck dans les années 2000, The Swan en 2004, Real Housewives la décennie suivante).

Pathologies et interventions

Tumeurs cutanées et des tissus mous

• Tumeurs bénignes : ablation de nævus

• Tumeurs malignes : carcinomes (basocellulaire, spinocellulaire), mélanome

• Tumeurs intermédiaires : dermatofibrosarcome de Darier et Ferrand

• Angiomes

Infections et nécroses

• Formes aiguës : dermohypodermite, fasciite nécrosante, gangrène

• Formes chroniques : hidrosadénite suppurée, kyste pilonidal

Reprise de cicatrices

• Cicatrices disgracieuses, hypertrophiques, chéloïdes ou rétractiles

Reconstructions et corrections esthétiques

• Sein : après mastectomie, hypertrophie mammaire, ptôse due aux grossesses ou à un amaigrissement important

• Visage : après traumatismes, oreilles décollées, anomalies congénitales du nez…

• Abdomen : suite à une grossesse, perte de poids, ou diastasis des abdominaux

• Comblements : pertes de tissus après ablation de tumeurs ou chirurgie lourde

Soins aux brûlés

• Pansements stériles en attente de greffe

• Greffes de peau et retouches (libération de brides gênant les mouvements)

Chirurgie de la main (souvent en lien avec l’orthopédie)

• Amputations, kystes synoviaux

• Canal carpien

• Réparation de tendons fléchisseurs ou extenseurs

• Replantations, revascularisations

• Microchirurgie nerveuse

• Lésions des poulies, transferts tendineux, réhabilitation des tétraplégies

La chirurgie esthétique

La chirurgie esthétique est une facette de la chirurgie plastique. Elle ne répond pas à une maladie, mais à une demande personnelle liée à l’âge, aux grossesses ou à un complexe (lifting, laser, blépharoplastie, implants mammaires, rhinoplastie, lipoaspiration).

Ces actes, qu’ils soient chirurgicaux ou médicaux, sont strictement encadrés par la loi (loi Kouchner de 2002 et textes de 2005). Ils doivent être pratiqués par des spécialistes qualifiés dans des structures agréées. En France, seuls les chirurgiens et certains dermatologues autorisés peuvent intervenir, et uniquement avec des produits ou techniques reconnues. Les diplômes universitaires servent de complément, mais seule la qualification officielle et l’inscription au Conseil de l’Ordre des Médecins donnent le droit d’exercer.

L’apparence joue un rôle clé dans la perception de soi et dans le regard des autres. La chirurgie plastique peut aider à retrouver confiance après un accident ou une maladie, mais elle peut aussi traduire un mal-être profond. Dans certains cas, le problème n’est pas l’apparence en soi mais une souffrance psychologique (c’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie).

D’un point de vue sociologique, la chirurgie plastique reflète aussi les normes sociales. Des études (Martin, Bendjama, Bessette-Viens) ont montré que la chirurgie intime (labiaplastie, vaginoplastie, phalloplastie) est fortement influencée par les attentes culturelles. Les discours des cliniques ciblent surtout les femmes, renforçant l’idée que leur corps est imparfait, contrairement à celui des hommes.

Les grands brûlés

Un grand brûlé est une personne dont plus de 50 % de la peau est atteinte superficiellement, ou plus de 15 % en profondeur. Ce sont des cas vitaux, car :

• la peau brûlée ne retient plus l’eau ni les sels minéraux,

• la barrière protectrice contre les microbes disparaît.

Le premier geste médical est la réhydratation et la stabilisation électrolytique. Le traitement repose sur des greffes de peau en filet. En cas de brûlures très étendues, on peut poser des xénogreffes (peau animale temporaire). Des recherches portent aussi sur la culture de kératinocytes en laboratoire pour obtenir de la peau compatible avec le patient. Ces techniques permettent surtout de restaurer la fonction de barrière cutanée, mais les résultats esthétiques et fonctionnels restent limités.

Les innovations ouvrent des pistes :

• utilisation d’imprimantes 3D pour créer des supports de tissus,

• remodelage sans incision grâce à de légères impulsions électriques qui assouplissent le cartilage (testé sur nez, oreilles, trachée, côtes et cornée).

Ces méthodes pourraient réduire les cicatrices et accélérer la récupération.

En 2024, la chirurgie des paupières est devenue l’intervention esthétique la plus pratiquée au monde, avec 2,1 millions d’opérations, soit une hausse de 13,4 %. Elle a dépassé la liposuccion, longtemps numéro un, et même l’augmentation mammaire.

Parmi les opérations les plus douloureuses, on retrouve la pose d’implants mammaires, la lipoaspiration et le resserrement abdominal.

Certaines interventions restent plus risquées que d’autres : celles qui touchent le thorax ou l’abdomen, le retrait de la prostate, ou encore les grandes chirurgies articulaires comme la prothèse de hanche.

Côté cœur, l’opération de Tirone David est une technique complexe qui permet de remplacer toute l’aorte ascendante tout en gardant la valve aortique d’origine.

En général, le mot chirurgie désigne toute intervention où l’on traite une maladie, une blessure ou un problème en pratiquant une incision dans les tissus.

En Belgique, depuis le 15 août 2011, toute publicité sur les actes esthétiques est interdite. Seule l’information médicale objective et vérifiable est permise. Les photos avant/après et les témoignages de patients sont prohibés afin d’éviter toute manipulation commerciale.

Pour un chirurgien plastique ou esthétique, l’essentiel c’est de rester éthique : ne pas nuire, expliquer clairement et éviter de traiter ça comme un simple business. Il faut aussi avoir de l’écoute et de l’empathie, car l’aspect psychologique compte beaucoup. La sécurité du patient passe par un bon bilan avant l’opération, un consentement bien éclairé et le respect strict des protocoles. Enfin, il est indispensable d’informer sur les suites, les bénéfices comme les risques, et d’assurer un suivi sérieux après l’intervention.

Widmie Ange Labossiere

¢photo :net

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