Silence bancaire, panique publique : la BNC au bord du discrédit

Depuis jeudi, un vent de panique souffle sur les guichets et les portails numériques de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Plus rien ne fonctionne. Ni retraits, ni dépôts, ni simples consultations de solde. Une panne générale a figé toutes les opérations de l’une des plus anciennes institutions financières du pays. Et face à cette paralysie brutale, le mutisme de la direction frise l’irresponsabilité.

À Delmas 52, vendredi matin, ce silence s’est transformé en colère. Des pneus brûlés, des voix qui s’élèvent, des routes partiellement bloquées : voilà le théâtre de l’angoisse populaire. Les scènes de frustration et de désespoir sont celles d’une population qui voit s’effondrer ce qui restait encore de confiance dans le système bancaire national.

Plus grave que la panne elle-même, c’est l’opacité totale de la BNC qui choque. Jusqu’à vendredi midi, aucune déclaration, aucun communiqué, aucune tentative d’apaiser les craintes. Cette absence de communication est inacceptable pour une institution qui gère l’épargne de centaines de milliers de citoyens. En pleine crise économique, quand chaque gourde compte, ce silence devient une violence.

Les rumeurs les plus alarmistes circulent : faillite, cyberattaque, crise de liquidités… Rien n’est confirmé, mais tout devient crédible lorsque l’autorité se mure dans l’ombre. Et c’est là que le bât blesse : la BNC a failli à son devoir de transparence et de responsabilité publique. Ce mutisme est un déni de respect envers ses clients et envers la nation toute entière.

Ce blocage révèle aussi une autre vérité, plus systémique : la fragilité structurelle de notre système bancaire, trop dépendant de réseaux centralisés, mal préparé à la gestion de crise, et souvent réfractaire à l’obligation de rendre compte. À la moindre défaillance, c’est tout un pan de l’économie informelle et formelle qui vacille.

Il est temps de sortir de cette logique de bunker. Une banque d’État comme la BNC ne peut pas se comporter comme une entreprise privée qui fuit les responsabilités. Elle doit rendre des comptes. Elle doit communiquer, informer, rassurer — et surtout, réparer. Il en va de sa survie institutionnelle et de la stabilité économique de milliers de foyers.

Dans un pays où tout vacille, l’accès aux fonds personnels est une question de survie. Des pères de famille, des commerçants, des étudiants, des mères monoparentales… tous attendent que la BNC sorte enfin de son mutisme et restaure l’accès aux services.

La confiance, quand elle se rompt, ne se rétablit pas avec des excuses tardives. Elle se reconstruit avec des actes, de la clarté et du respect. Il est encore temps. Mais pas pour longtemps.

 

Smith PRINVIL

Apwopo Emmnanuel Hubert

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