Dans le contexte actuel de migration massive des professeurs et jeunes cadres du pays à l’occasion de la rentrée scolaire en Haïti, les jeunes professeurs stagiaires issus des zones marginalisées se trouvent dans une situation critique. Éprouvés par des conditions socio-économiques difficiles, ces éducateurs lancent un cri d’alarme face à une crise qui menace non seulement leur avenir professionnel, mais aussi celui de l’éducation dans le pays. Leurs revendications méritent d’être entendues, car elles mettent en lumière des réalités souvent ignorées par les décideurs.
Le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Antoine Augustin, ainsi que les membres de son cabinet et les cadres du MENFP comme Miguel Fleurijean en collaboration avec des instances comme l’UNICEF, semblent avoir négligé les besoins fondamentaux de ces jeunes enseignants. Le refus de payer leurs frais de stage constitue une violation manifeste des droits de ces jeunes professionnels et remet en question le fondement même de l’éducation en Haïti. Ces stages, qui devraient être des occasions de formation et d’intégration dans le système éducatif, sont entravés par des décisions politiques qui manquent de considération pour le bien-être de ces pédagogues. Dans les zones marginalisées, où les ressources sont rares et les infrastructures souvent défaillantes, l’absence de ces cadres pourtant bien formés peut avoir des conséquences dévastatrices sur la qualité de l’enseignement.
Les professeurs stagiaires expriment leur désespoir face à des promesses non tenues concernant le paiement de leurs stages par le MENFP et l’UNICEF. Ce manque de compensation financière ne fait qu’aggraver leur situation, rendant difficile la poursuite de leurs services à la communauté et l’exercice de leur vocation. Ils sont souvent contraints de manifester pour obtenir leur nomination et leur paiement après plus de deux ans d’attente, ce qui nuit à leur engagement et à leur développement professionnel. Leurs aspirations d’élever le niveau d’éducation dans leurs communautés se heurtent à des obstacles structurels qui semblent insurmontables. Le président du conseil présidentiel, monsieur Lesly Voltaire, défenseur des masses populaires, plus de 800 jeunes attendent une réponse de votre part, dans un pays où la majorité des cadres ont émigré. Le pays a encore la chance de compter sur des jeunes détenteurs de licences et de masters qui réclament leur intégration dans un système où le salaire d’un éducateur est misérable. Malheureusement, Monsieur Antoine Augustin semble avoir perdu de vue ses principes marxistes et son origine paysanne depuis son accession à la tête du MENFP.
Les conséquences de cette crise ne se limitent pas aux stagiaires eux-mêmes ; elles affectent également les élèves qu’ils sont censés instruire. Dans un pays où l’accès à une éducation de qualité est déjà problématique, priver ces jeunes enseignants d’une possibilité de servir leur pays, malgré leur formation adéquate, revient à compromettre l’avenir de toute une génération. Les élèves des zones marginalisées, souvent déjà défavorisés, se voient ainsi privés de la chance de bénéficier d’un enseignement qualifié, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté et de l’ignorance.
Il est impératif que les autorités haïtiennes, ainsi que les organisations internationales, prennent conscience de l’urgence de la situation et agissent rapidement. Mesdames et messieurs, responsables de l’UNICEF, comment imaginer que ces jeunes enseignants ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école à cause de frais de stage, après plus de deux ans ? N’est-ce pas là une forme de criminalité que vous souhaitez combattre par l’éducation ? Il en va de votre responsabilité sociale de garantir à ces jeunes professeurs stagiaires le soutien et les ressources nécessaires pour exercer leur métier avec dignité et efficacité. Écouter leur cri d’alarme et répondre à leurs besoins, c’est également investir dans l’avenir éducatif et économique d’Haïti. Le temps est venu d’agir, non seulement pour ces jeunes professionnels, mais pour l’ensemble de la société haïtienne. Monsieur Antoine Augustin, et les membres de son cabinet, le temps n’est plus à la parole, mais à l’action politique, après deux semaines d’ouverture de classe. Quel signal envoyez-vous, monsieur le ministre, quand les lettres de nomination des prolétaires, formés dans la plus grande université du pays, restent sans signature pour le plaisir des classes dominantes ? Et si Karl Marx était encore en vie, que lui diriez-vous ?
Collectif des professeurs stagiaires du MENFP