La boulimie : définition, causes, symptômes, conséquences et traitements

Besoin angoissant de manger, remords, vomissements… La boulimie est un trouble du comportement alimentaire qu’il est parfois difficile de diagnostiquer. Comment s’en rendre compte? Comment la traiter? On fait le point avec Caroline Seguin, nutritionniste comportementaliste et spécialiste des psychothérapies adaptées aux TCA.

Définition de la boulimie (ou boulimie nerveuse), trouble du comportement alimentaire (TCA)

La boulimie (ou boulimie nerveuse) est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se définit, selon le site ameli.fr, par « des prises compulsives de quantités importantes de nourriture suivies de comportements compensatoires (vomissements, prise de laxatifs, jeûne ou exercice physique excessif…) ». La boulimie est subie sous forme de « crises » pendant lesquelles la personne concernée va avaler de grandes quantités de nourriture en très peu de temps, sans ressentir de sensation de faim, et souvent culpabiliser.

refus de manger certains aliments), la boulimie est plus difficile à repérer que les autres troubles du comportement alimentaire, confie Caroline Seguin : « En général, ce sont des personnes qui ne sont ni maigres, ni en surpoids. Si on veut s’en rendre compte, il faut creuser. Mais pour ça, il faut prendre du temps à la consultation. Ce temps est fondamental parce qu’il permet de rentrer dans un dialogue et de cibler les bonnes questions. » C’est une maladie qui se diagnostique tardivement.

Qu’est-ce qu’une crise de boulimie ?

Dans la majorité des cas, voici les symptômes qui doivent alerter. La boulimie se traduit par des crises au procédé suivant :

– un besoin angoissant de manger, compulsif, avec perte de contrôle, appelé aussi « craving ».

ce besoin se matérialise presque toujours en dehors des repas.

– la personne boulimique mange frénétiquement, sans pouvoir s’arrêter, des quantités importantes d’aliments, et peu importe l’aliment. Il peut être cuit, cru mais est en général très caloriques. Un seul objectif pour la personne boulimique : se remplir le ventre.

Dans près de la moitié des cas, la personne boulimique provoque des vomissementspour lutter contre la prise de poids et faire cesser la pesanteur d’estomac. Elle se sent ensuite soulagée et fatiguée.

En dehors des crises, la personne boulimique fait très attention à ne pas grossir : elle restreint son alimentation, peut avoir recours à des laxatifs, des diurétiques, ou pratiquer une activité physique intense. Elle est donc rarement obèse, même si son poids fluctue de quelques kilogrammes par semaine.

La boulimie est associée à un sentiment de culpabilité et de honte – mauvaise estime de soi – et se vit dans la clandestinité. C’est aussi pour cela que le diagnostic est compliqué à délivrer, ce qui rend d’autant plus important le temps que prendra la consultation. La boulimie est une maladie mortelle dans 1% des cas.

Les causes de la boulimie sont-elles les mêmes que celles de l’anorexie ? D’ou vient-elle ?

Au même titre que l’anorexie mentale, la boulimie est une maladie « multifactorielle », aux origines diverses . « Hypersensibilité, pression sociale à l’école, pression des parents, mal-être, alimentation trop contrôlée… Il y a plein de facteurs qui contribuent à l’instauration de ce schéma mental », confirme Caroline Seguin. Submergés par un trop-plein d’émotions, les individus atteints de boulimie perdent le contrôle et cherchent à compenser en mangeant, pour étouffer ce trop-plein émotionnel.

Aucun facteur génétique ne n’a été mis en évidence pour la boulimie, mais le contexte familial, scolaire ou professionnel peut être déterminant.

Quelles sont les conséquences de la boulimie ?

Elles sont nombreuses. Il y a l’hypokaliémie, qui est une chute brutale de potassium, un électrolyte essentiel pour notre système nerveux et nos muscles. Cette chute brutale peut entraîner un décès par la survenue de troubles du rythme cardiaque. Mais aussi des règles irrégulières, des inflammations chroniques de l’œsophage si la personne a recours aux vomissements, la détérioration de l’émail dentaire, une insuffisance rénale…

Les conséquences sont également psychologiques. Manque d’estime de soi, stress chronique, anxieté… L’individu atteint de boulimie a tendance à fuir toute forme de vie sociale, et à développer des symptômes de la dépression: 50 % des personnes boulimiques développeraient un épisode dépressif majeur au cours de leur vie.

Comment soigner la boulimie et en guérir ? Quel traitement adopter ?

Plus la prise en charge est précoce, plus le patient a des chances d’en guérir rapidement, et surtout de ne pas faire de rechute. La boulimie se soigne grâce à la pluridisciplinarité. Ne consulter qu’un psychiatre ou qu’un.e diététicien.ne n’est pas suffisant: « Si on axe sur un seul des domaines, il y aura des stigmates importants qui resteront, et donc probablement un échec à la thérapie. le traitement doit vraiment cibler plusieurs axes de travail. Alimentaire bien sûr, avec un diététicien, ou un endocrinologue, mais aussi, en parallèle, la psychologie, qui est extrêmement importante, et qui doit être un pilier du soin », insiste Caroline Seguin. Le tout en adaptant la thérapie à la problématique rencontrée par le ou la patiente.

Le traitement psychologique

Le traitement psychologique de la personne boulimique peut prendre plusieurs formes, en fonction de son profil, avec toujours le même axe : apprendre au patient à renouer avec son corps.

La psychothérapie individuelle

La thérapie comportementale et cognitive (TCC), bien adaptée aux troubles des conduites alimentaires, est un traitement recommandé en première intention. Elle est le plus souvent individuelle, mais peut aussi être pratiquée en groupes,

La thérapie familiale

L’implication de la famille est recommandée lorsque les patients sont des adolescents.

Une thérapie de groupe

La participation à des thérapies de groupe, en présence de personnes qui souffrent du même mal, est souvent bénéfique.

La prise de médicaments

Le professionnel de santé peut, en fonction du profil de son patient, prescrire une prise en charge médicamenteuse, généralement par antidépresseurs, afin d’atténuer les symptômes de la boulimie, de la dépression ou de l’anxiété.

Une surveillance dentaire

La prise en charge dentaire est indispensable à cause des dégâts que peuvent provoquer les nombreuses vomissements (caries, érosion, gingivite…).

Une hospitalisation est-elle nécessaire ?

Si l’hospitalisation est rarement envisagée pour un personne boulimique, elle peut être nécessaire dans les cas suivants :

– épisode majeur de boulimie, nuisant à la santé vitale du patient

– tentative de suicide ou risque suicidaire très prégnant

– présence de troubles psychiatriques sévères (troubles de la personnalité, troubles obsessionnels du comportement (TOC), troubles dépressifs ou anxieux, addictions diverses…

La boulimie chez les enfants

De manière générale, les enfants sont moins touchés que les adolescents par les troubles du comportement alimentaire. La prévalence est de 1 et 3 cas pour 100 000 patients, selon le Centre de Référence des maladies endocriniennes de la croissance et du développement. Ils sont également moins sujets à la boulimie ou à l’anorexie, selon Caroline Seguin, mais plutôt aux crises d’hyperphagie : « Les mécanismes de compensation sont assez violents, et je pense que les enfants s’autorisent moins intuitivement à se faire du mal. Cela arrive après avec la pré-adolescence. Il faut un mental un peu plus construit pour ces mécanismes de compensation. » Une étude de l’Institut Danone révèle que la boulimie atteint rarement les enfants avant leurs 13 ans.

Les symptômes physiques sont aussi difficiles à diagnostiquer que pour les adultes, mais d’autres indices peuvent mettre les parents sur la bonne piste : on constate une baisse des performances scolaires, un absentéisme. On peut aussi être alerté.e en voyant notre enfant manger en secret entre les repas.

Les parents doivent faire preuve de vigilance face à tout ce qui pourrait s’apparenter à des crises compulsives, et surtout dialoguer : « Il faut être dans le questionnement, l’écoute de l’enfant et surtout la bienveillance. Il faut aussi complètement intégrer l’enfant : c’est lui qui travaille. On lui fait des propositions pour le soigner, mais il doit les valider. »

Crédit :parents

Crédit photo :France bleu

Apwopo Angeline Michel

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